Poésie-son.s ! – Performance poétique et brutée
Arts , Catalogue / 15 juillet 2024

Par Lydie Toran Prix : 16€ Poésie-Son.s ! est le script du spectacle joué au Festival Off, Avignon 2024. Ce livre comporte des photos et des textes. C’est un solo dont l’aspect formel a donné naissance à son contenu. Écrits entre 1983 et 2023, c’est dans une ribambelle de poèmes que ses dix-neuf textes sont sélectionnés pour tracer une initiation par l’édification du langage. Condensés dans un Road Poetry autobiographique dont il reste une écume, des textes tranquilles ou rapides et versifiés côtoient des poèmes plus trapus en vers libres : ce mélange d’écriture est composé autour du couple, de l’eau, la Terre, la nuit et peut-être au-delà. Allant de la relation intime au vaste monde en passant par les géographies variables de paysages expérimentés, les beautés et les misères de l’être en voyage à travers le monde et à travers soi-même, sont délivrées dans une sincérité mise à nu. Avec une boîte de conserve, un cajon et du papier, la mise en scène fait la part belle à ces morceaux de littérature. Les textes, dont le rythme est chapitré dans des coutures inapparentes, et les sons live ou off, conduisent le public dans un cirque d’émotions ponctué d’aspirations démocratiques….

Revue A
Arts , Catalogue , Nouveautés / 5 juillet 2024

Prix : 12€ Nous sommes alarmés, nous nous trouvons sur la brèche dans ce contexte mondial où dictatures, nationalismes extrêmes, croissent et croisent la grande spéculation économique. Un désordre systémique ravageur pointe pour cause de profit et intéressement partisan. Un négationnisme cynique domine et narcotise les imaginaires de mille façons. Se crée un récit fictionnel et fou des frontières, barrières et murs et reflux qui meurtrit, dénie, et permet de tuer des milliers d’enfants, de femmes et d’hommes, sur mer et sur terre. Il en est la cause et l’effet effarant. Ici et là s’officialise cette parole s’attribuant gravité et pertinence. La création de la RevueA, prise de risque d’une dépense autonome, exposition inattendue, vise à susciter maintenant une association des pensées, une attention aux humains et à leurs ouvrages, une vue et une lecture sensible et directe. Affirmer une altérité qui inspire et attaque vivement aussi dans la diversité de ses positions libres, soit une conscience à exercer qui recèle et révèle un ailleurs possible. Il s’agit d’un voir, d’un dire qui relient et posent l’unité diversifiée de la pensée et du vécu. Il s’agit d’affirmer le déplacement des perceptions et des mises en œuvre. En ce sens les…

Résistantes ! France 1940-1944
Catalogue , Histoire , Nouveautés / 5 juillet 2024

Prix : 21€ Pour l’année 2024, à l’occasion du 80e anniversaire du droit de vote accordé aux femmes françaises par l’ordonnance du 21 avril 1944, le musée de l’ordre de la Libération consacre une exposition sur le thème des Femmes en Résistance. Annoncée dès 1942 par le général de Gaulle dans sa déclaration aux mouvements, débattue et adoptée (sans unanimité) par l’Assemblée consultative provisoire d’Alger en 1944, l’égalité de droits civiques n’est pas le sujet de l’exposition. Posée par le pouvoir politique et la société de l’époque comme la résultante de l’engagement résistant d’une partie des Françaises, elle invite, quatre-vingt ans après, à revisiter cet engagement. Les panthéonisations récentes ont mis en exergue des figures féminines de la Résistance (Germaine Tillion, Geneviève Anthonioz-de Gaulle et Joséphine Baker), dont l’engagement dépasse le cadre du conflit. Au-delà de ces figures d’exception du fait de leur notoriété et de la pérennité de leur engagement, l’exposition entend montrer et interroger l’engagement des femmes dans la Résistance en France – sur le territoire métropolitain, mais aussi à Londres. Ce projet souhaite rendre visible une activité résistante dont la nature clandestine explique qu’elle laisse toujours peu de traces. Le constat est plus vrai encore pour la…

La photographie en sept erreurs – Apprendre et penser l’image
Catalogue , Essais , Nouveautés / 17 mai 2024

par Gilles Boudinet Prix : 21 euros La possibilité d’une conscience critique de l’image photographique est ici envisagée selon le « jeu des sept erreurs ». Les trois premières concernent le statut de la photographie au sein des pratiques culturelles à partir d’un tableau de P. Dagnan-Bouveret, d’un slogan de G. Eastman, puis des enquêtes de P. Bourdieu. La question de la mimésis, pour la quatrième erreur, est abordée selon la conception platonicienne et le film Blow-Up. La cinquième porte sur la mimésis aristotélicienne, alors explorée à travers du prisme de R. Barthes. Pour la sixième, ces interrogations retrouvent l’aura de W. Benjamin dont le texte est confronté aux écrits d’A. Bazin. Finalement, avec la septième erreur, les enjeux soulevés rencontrent l’analyse freudienne de L’Homme au sable à propos de « l’inquiétante étrangeté » et du travail de réélaboration symbolique où S. Tisseron situe l’acte photographique. Gilles Boudinet est professeur en Sciences de l’éducation à l’Université Lumière-Lyon2. Il est l’auteur de travaux sur la philosophie de l’éducation et de la culture, l’esthétique, l’éducation artistique et culturelle.

Réinventer les alphabets – Claude Simon – Gastone Novelli
Arts , Catalogue , Nouveautés / 5 février 2024

Œuvres présentées par Mireille Calle-Gruber Prix : 20 euros  Gastone Novelli (1925-1968) à peine passé son baccalauréat de lettres classiques, milite dans le réseau de Résistance de Saverio Arcurio, il est arrêté par les Allemands, à Rome, en octobre 1943. Torturé et condamné à mort avec ses camarades qui furent tous fusillés, il s’évade à la faveur de la libération de Rome. Dès 1948, il part au Brésil, à Sao Paolo, où il peint des compositions graphiques minimales. Il voyage en Amazonie, réside chez les Indiens et étudie leur langue dont il établit un dictionnaire. De retour, il s’installe à Rome en 1955. Il peint sur de grandes toiles des échiquiers aux tracés tordus où dessin et écriture se confrontent au néant mais aussi à la magie des signes et des matières. Dans le sillage dadaïste et des théories de Klee, il devient l’une des figures de l’avant-garde italienne. Claude Simon rencontre Novelli à Paris en 1961, lors d’une exposition du peintre à la Galerie Le Fleuve. La complicité entre eux est immédiate, l’amitié durable. Claude Simon écrit « Novelli ou le problème du langage » pour le catalogue de l’exposition du peintre à New York qui se tient à…

Câbles
Catalogue , Le Bon Voisin , Nouveautés / 5 février 2024

par Maria Bonnafous-Boucher Prix : 15 euros  Câbles raconte les tribulations d’un ingénieur, capitaine d’un navire câblier contraint de réparer en urgence la rupture d’une fibre optique sous-marine obligeant plusieurs pays à ne plus être alimentés par internet, ceci dans le contexte d’un confinement sanitaire, voire de guerre. De fait, ce récit entretient une distance avec les romans dystopiques et propose une vision optimiste car il saisit sur le vif ce qui peut être créatif dans le chaos. Il ne participe pas de la science-fiction car il n’anticipe pas un monde futur. Il produit seulement de la fiction à partir de conjonctions : les élaborations scientifiques, leurs tentatives, leurs résultats et certains événements contemporains dont les impacts sont puissants. Aussi, Câbles a l’ambition de s’inscrire dans une veine littéraire que peut être celle de la fiction scientifique. Il préfigure d’ailleurs l’écriture d’autres textes du genre. Maria Bonnafous-Boucher est auteur d’ouvrages et de publications en sciences humaines et sociales. Elle est spécialiste de la gouvernance de l’innovation, de la théorie des parties prenantes et de l’histoire des idées. [La presse en parle] France Inter – Chroniques littorales du 8 mai 2024 

Inédits
Arts , Catalogue , Le Bon Voisin , Nouveautés / 5 février 2024

par Emmanuel Saulnier et Daniel Dobbels Prix : 21 euros  Cet ouvrage a été conçu en écho à la première présentation privée, dans son atelier, les 30 et 1er octobre 2023, des Inédits d’Emmanuel Saulnier, quatre diptyques pour lesquels le chorégraphe Daniel Dobbels a conçu une série de quatre danses interprétée in situ par Carole Quettier. Marc Petitjean a photographié l’ensemble de la chorégraphie. Elle a donné lieu au film Danses de Léandre Bernard-Brunel. La maquette de ce livre original a été conçue par l’artiste Chedly Atallah. Cet ouvrage collectif associe danse, photographie, vidéo, dessin, collage, sculpture et écriture. Il fait l’objet d’une réflexion collective sur le process et les liens des œuvres dans leurs espace-temps respectifs. Le texte de Daniel Dobbels, écrit dans les jours qui ont suivi, s’inscrit dans la tradition d’un croisement entre les œuvres et l’écriture. Il porte toute sa réflexion sur l’expérience chorégraphique, le dessin, la danse et le trait.

Dans l’infini des songes
Arts , Catalogue , Photographie / 5 février 2024

par Jean-Pierre Favreau Prix : 19 euros Né à La Rochelle (Charente-Maritime) en 1940, Jean-Pierre Favreau s’installe à Paris en 1962 et entre alors en photographie, travaillant comme photographe et comme tireur dans les laboratoires. Au début des années 1970, il participe aux débuts de l’agence Viva, dont il s’éloigne pour voyager. Photoreporter, il cherche sa voie et s’engage résolument dans un travail d’auteur après avoir obtenu une bourse pour photographier New York en 1982. Jean-Pierre Favreau devient alors un photographe-voyageur au long-cours. Pour certains photographes, la bonne photographie naît de l’étonnement, de la nouveauté d’une ville ou d’un paysage jamais rencontrés. Chez Jean-Pierre Favreau, l’acte photographique procède d’une lente préparation. Il observe et s’inscrit dans le paysage. De l’extrême justesse des cadrages et de la clarté de ses compositions ressort la patience infinie de leur auteur. De ses voyages naissent des livres et des expositions comme Blues outremer publié chez Contrejour (1991), dans lequel il compile six ans de photographies au Cap-Vert entre 1985 et 1991, ou Rue Caraïbes aux éditions En vue (1999), récit de ses séjours à La Havane (Cuba) entre 1991 et 1998. Au début des années 2000, il part au Japon, poursuivant son travail sur…

XI MI – Perdu dans le théâtre
Catalogue , Nouveautés , Théâtre / 12 novembre 2023

par Patrick Sommier, préface de Louis Schweitzer Prix : 24 euros  Patrick Sommier est au tout premier rang de ceux qui ont ouvert les scènes françaises aux artistes « étrangers » et les routes du monde aux artistes français. Que ce soit pour le théâtre, l’opéra, la musique, cette ouverture française, unique au monde, marque notre histoire et surtout notre culture depuis un siècle et demi. Il perpétue ainsi le travail de l’étonnant festival mondial du théâtre créé par Jack Lang, du festival d’Automne ou du Théâtre des Nations qui fit de Paris la capitale mondiale du théâtre. Passionné de théâtre, d’auteurs rares comme de grands textes populaires, Patrick Sommier a dirigé de grandes aventures théâtrales sur les scènes du monde, des États-Unis à la Russie et à la Chine, en passant par toutes les scènes d’Europe. Traducteur, metteur en scène, auteur, dramaturge, directeur de théâtres et de festivals, créateur du premier réseau de scènes européennes, il est surtout un passeur, pour qui le théâtre est une ambassade, la plus belle, la plus humaine qui soit. Sûr de ce que le théâtre est une des dernières assemblées intelligentes qui unit les êtres et les peuples, il s’est, toute sa vie…

Poésies complètes de Stefan George
Catalogue / 27 septembre 2023

Traduction et édition de Ludwig Lehnen (Nouvelle version) Prix : 34 euros « Rien ne vaut d’être violent et seul en son espèce » : Dépouillez ce mot de violent de toute poussière d’agitation, de versatilité, de faiblesse que trop souvent il soulève : chargez-le au contraire d’un maximum de force concentrée, éruptive : vous avez Dante – et vous avez Stefan George. » (Charles du Bos) S’enracinant dans le symbolisme français, engagée dans un combat spirituel radical contre son temps et atteignant, dans ses derniers recueils, des dimensions prophétiques, l’œuvre poétique de Stefan George (1868-1933), dont la cohérence ne le dispute qu’à sa complexité, est aussi la dernière grande inscription du motif « grec » dans la littérature allemande, avec pour devise centrale de « diviniser le corps et d’incorporer le dieu ». Héritier à la fois de Mallarmé et de Hölderlin, George a su communiquer à ceux qui le suivaient un éthos qui allait jusqu’à inspirer l’auteur de l’attentat du 20 juillet 1944 contre Hitler, le comte Claus von Stauffenberg, un de ses disciples les plus proches. Le nom du poète était devenu pour eux l’emblème d’une autre Allemagne que celle de l’époque, d’une Allemagne secrète, titre d’un…