par Mireille Calle-Gruber
Préface de Pascal Quignard
Prix : 24 euros
« Cela sentait comme une fleur, comme une jeune fille, comme peut sentir la chambre ou plutôt le tombeau, le sarcophage d’une toute jeune fille que l’on y aurait conservée intacte quoique prête à tomber en poussière au moindre souffle. »
C’est ainsi que Claude Simon évoque sa tante paternelle, Artémise Simon dite « Tante Mie » dont il fait le personnage principal de L’Herbe, « Marie, extraordinaire d’abnégation et de générosité », et dont l’histoire nourrit plusieurs de ses livres.
Le meilleur portrait de Tante Mie, Claude Simon sait que ce sont les carnets de compte de la vieille dame, qu’il a conservés, insérésdans ses textes et versés à ses archives.
Les Carnets de Tante Mie, qui restituent les gestes de la vie minuscule jour après jour, donnent un éclairage puissant sur la création littéraire : le compte des dépenses et les comptes du temps, se révèlent être le seul « journal intime » possible pour la modestie d’Artémise.
Il faut lire minutieusement la minutie des Carnets de Tante Mie : ils forment la trame d’une existence ; ils en sont la crypte.
Mireille Calle-Gruber est critique littéraire, professeure à l’université Sorbonne-Nouvelle. Théoricienne du roman, de l’esthétique et des croisées pluridisciplinaires, elle a publié des ouvrages consacrés à des auteurs contemporains : Michel Butor, Hélène Cixous, Assia Djebar, Marguerite Duras, Claude Ollier, Pascal Quignard, Claude Simon, se rapportant au cinéma (Nelly Kaplan, Jacques Rivette), ou à la question des différences sexuelles, dans ses rapports à la création artistique et littéraire. Elle a dirigé l’édition des Œuvres complètes en 12 volumes de Michel Butor à La Différence, et publié une biographie de Claude Simon en 2011 : « Une vie à écrire ». Elle dirige l’édition numérique du manuscrit de Claude Simon, « Femmes », avec Melina Balcazar, Hélène Campaignolle-Catel et Florence Clavaud.